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Sites d’études

Le volet 1 de LAMINET se déroule sur deux sites NATURA 2000 dans la réserve naturelle régionale des Sept-Iles (Côte d’Armor) et le Parc Naturel Marin d’Iroise (Finistère). Dans ces deux aires marines protégées, les laminaires sont au centre d’enjeux majeurs socio-économiques et de conservation. La dynamique trophique des forêts de laminaires est très dépendante de conditions environnementales (e.g. température, turbidité de l’eau, sédimentologie) qui peuvent varier sur des faibles distances.

–              La réserve naturelle nationale des Sept-Iles (Côte d’Armor).

Les forêts de laminaires occupent une place prépondérante au sein de cette réserve couvrant une surface de l’ordre de 1300 hectares sur le plateau des Sept-Iles, 500 hectares sur le plateau des Triagoz et 700 hectares autour du plateau de l’île Tomé, soit environ 2500 hectares (F. Martignac, 2020). La réserve est connue pour son patrimoine ornithologique exceptionnel avec 12 espèces nicheuses d’oiseaux marins (plus de 11% de l’effectif de France métropolitaine) dont la seule colonie de France métropolitaine de Fou de Bassan tout comme la principale colonie de reproduction de phoque gris, Halichoerus grypus (70% des naissances en France).

Les connaissances du réseau trophique marin autour des Sept-Iles sont parcellaires. Depuis 2013, plusieurs opérations du plan de gestion de la réserve naturelle visent à acquérir des connaissances régulières sur le régime alimentaire de la mégafaune marine des Sept-Iles [19]. Ces travaux ont mis en lumière l’importance des poissons inféodés aux forêts de laminaires pour des prédateurs supérieurs comme les phoques gris ou les cormorans huppés (Phalacrocorax aristotelis). Dans ce contexte, il est essentiel de décrypter le fonctionnement trophique du réseau dépendant de l’écosystème laminaire afin de comprendre le lien entre la dynamique de la mégafaune et les voies de production primaire et détritique des laminaires.

–              Le Parc Naturel Marin d’Iroise (Finistère).  

Le Parc Naturel Marin d’Iroise abrite le plus important champ d’algues marines des côtes de France. Situé dans l’archipel de Molène, il s’étend sur les larges plateaux rocheux sous-marins propices à la croissance des algues et en particulier des laminaires. Les forêts de laminaires y sont présentes sur les fonds rocheux, de quelques mètres à plus de 40 m de profondeur quand la clarté de l’eau le permet, comme c’est le cas autour de Molène. Les forêts de laminaires hébergent une flore et une faune très riches. Les relations entre les différentes strates composant l’habitat sont complexes, chacune modifiant par sa présence les conditions du milieu.

Plusieurs dizaines de milliers de tonnes, notamment les laminaires, sont récoltées chaque année par une flotte de goémoniers pour les besoins des industries chimiques et alimentaires. Les laminaires sont connues et pêchées en Iroise depuis plus d’un siècle pour des usages variés (engrais, combustible, industrie du verre, iode) et de façon plus intensive depuis les années 1960. Elles sont désormais exploitées pour les alginates qu’elles contiennent qui entrent dans la fabrication de produits, industriels, alimentaires, cosmétiques et depuis peu pharmaceutiques. L’intérêt de l’archipel de Molène est reconnu et l’état de conservation de ses forêts de laminaires y est tout à fait satisfaisant. Ainsi, plus de 90 espèces de faune (50 espèces) et de flore (42 espèces) ont été répertoriées sur le site choisi pour évaluer l’impact des engins de récolte. La répartition des différentes espèces de laminaires et la biomasse en place a fait l’objet de travaux importants à partir de 2011 [20] pour envisager les bases de son exploitation sur des bases durables.

Pour le volet 2, l’échantillonnage a eu lieu entre juin et juillet 2023 dans 11 sites côtiers ou plus au large dans plusieurs régions de Bretagne : Baie de Saint Malo (Vieux banc vs Buharats), Trégor (Bono vs Tomé), Baie de Morlaix (Sieck vs Mein Brein), Mer d’Iroise/rade de Brest (voir Figure 9). Au sein du PNMI, nous avons étudié deux paires de sites exploités (Les Lazs, Vieille Noire) et non exploités (les trois cheminées, Staon) par les goémoniers en 2023. A noté que le site des « trois cheminées » est également le site au large, servant de comparaison avec le site « Fort de la fraternité » en sortie de rade de Brest.